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Vers l'émergence d'une nouvelle pathologie en ski de fond ?
la fracture de côte de fatigue

>>> publié le 11 novembre 2015 par le Dr Gilles PERRIN, médecin du sport

Le Constat: En à peine 15 jours, on apprend que 2 grands champions souffrent d'une maladie peu fréquente: la fracture de fatigue de côte! Il a d'abord s'agit du français Jean Marc Gaillard et puis juste avant le début de la saison 2015-2016 voici que Martin Sundby (N°1 mondial) publie la même information.

Alors le hasard ? ou l'émergence d'une nouvelle pathologie dans le ski de fond ?
....sachant que jusqu'ici ce genre de blessure se voyait surtout chez le golfeur (traumatisme lié aux swings répétés) et dans l'aviron

 

Circonstances de survenue des fractures de fatigue
les efforts sportifs excessifs qualitativement ou quantitativement exposent à l’apparition de microlésions pouvant provoquer des microfissures qui en s'élargissant peuvent devenir de vraies fractures. Cela traduit une désadaptation de l’organisme à ces efforts

Les premiers cas de fractures de fatigue ayant été décrits par des médecins militaires (le médecin Allemand Bretthault en 1855 et un peu plus tard en 1877 par le français Eugène Pauzat qui tous les 2 avaient constaté des lésions sur les pieds des soldats lors de longues marches)

 

Les causes possibles de ces fractures chez le fondeur:

  • Le sur-entrainement bien sûr est la cause la plus logique, et Martin Sundby est connu pour son assiduité hors norme à l'entrainement, il a même avoué cette année un nombre record d'heures d'entrainement ! Le niveau de coupe du monde toujours plus haut imposant désormais toujours plus d'heures d'entrainement

  • la pratique de plus en plus répandue du ski-roue qui par les impacts répétés des bâtons sur le goudron est bien plus traumatisante que le ski sur neige

  • l'excès de musculation ? et/ou sa mauvaise gestion

  • La double poussée ? et l'absence de prévention de l'excès de la gestuelle trop répétitive de la double poussée qui est actuellement "la technique qui gagne" en style classique

  • bâtons trop longs (pour augmenter le bras de levier en double poussée) et trop rigides...

 

le traitement
Le traitement est assez peu spécifique et surtout assez long:

  • A la phase douloureuse initiale la plus forte, une immobilisation "relative", par plusieurs épaisseurs d'Elastoplaste (R) collées sur la zone de fracture est le moyen  le plus employé

  • On peut éventuellement faire des injections locales d'anesthésique, dont l'effet reste toutefois assez court (permet de faire un entrainement si athlète de haut niveau)

  • Mais s'il y a fracture, il faut entre 1 et 3 mois avant disparition complète des douleurs,

  • avec souvent une gêne nocturne et difficulté de trouver un bonne posture nocturne (pas de torsion du corps ni pression sur la zone douloureuse) et au final un sommeil haché qui fatigue l'athlète
     

 

Le diagnostic

  • Douleur progressive au niveau des dernières côtes (surtout 6 à 10) chez des sportifs hyper-entrainés

  • Cette douleur est apparue sans traumatisme initial et progressivement,

  • elle va s'accentuer avec la poursuite de l'entraînement, puis devenir invalidante.

  • elle disparait plus ou moins à l'arrêt de l'effort, mais souvent entraîne un inconfort nocturne pour des gestes simples et d'autres moins agréables (éternuement, poussée lors des selles...)

  • l'interrogatoire et le palper guidé par le patient retrouvent facilement le point douloureux. La radiographie ou l'écho mènent vite au diagnostic, une scintigraphie étant possible et plus spécifique en cas de doute ou de non contribution des autres examens

 

La prévention possible

Devant l'absence de réelle thérapie efficace rapidement (il faut souvent 2 à 3 mois pour voir disparaitre totalement les douleurs, tant à l'effort que la nuit) il faudra mettre l'accent sur la prévention

  • Bien sûr éviter le surentrainement,

  • et surtout les gestes répétitifs qui tirent sur les côtes (double poussée avec "fouetté"),

  • Inventer des pointes pour les bâtons de ski-roues qui soient moins traumatisantes pour le corps (en plus ça fera du bien aux oreilles !)

  • respect d'une alimentation riche en calcium (1,5 g/j),

  • et d'une bonne hydratation

  • renforcement du grand dentelé (serratus antérior) par antépulsion de l'omoplate et étirements (car ce sont le plus souvent les côtes 6 à 10 qui sont impactées dans les fractures de fatigue de côtes),

  • gestuelle de bon positionnement du thorax et de l'appui sternal, et assouplissements du haut du corps,

  • information/prévention des risques dans les clubs dès les catégories jeunes....

 

Dr Gilles PERRIN                   

 

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Références Bibliographiques
 

  • Aviron de haut niveau et fractures de fatigue de côtes (à propos de 12 cas) PALIERNE C., LACOSTE A., SOUVETON D.), Journal Traumatologie du Sport 1997, 14, 227-234. 

  • Stress fracture of the first rib from serratus anterior tension: an unusual mechanism of injury. 1990 Apr;19(4):411-4.

  • Stress fracture of the first rib in a weightlifter. 1991;110(2):121-2. Mikawa Y1, Kobori M.

 

 

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