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Décès de Jean Gadiolet : entre gentillesse et passion

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C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre le décès d’un ami,  adhérent des MASTERS:
Jean GADIOLET survenu le 17 novembre 2020 à Veyrier-du-Lac à l'âge de 70 ans.

Jean se battait depuis plusieurs mois contre la leucémie avec beaucoup de courage mais la maladie l’a emporté. 

Ce jurassien de souche a débuté sa carrière professionnelle à la SNCF à ST GERVAIS pendant 15 ans. Mais l’amour du sport ainsi que ses remarquables qualités athlétiques l’on conduit a bifurquer vers un autre avenir : devenir guide de Haute-Montagne à la compagnie de Saint-Gervais. Il y officiait encore ces dernières années !! C’était aussi l’ancien entraîneur du Club des Sports de Megève et des équipes féminines de ski de fond espoir.

Sportivement, il était un grand adepte du classic où il excellait encore ces dernières années en glanant toujours la première place de sa catégorie et pas si loin des premiers !!
En 1985, il remportait notamment la Foulée Blanche. (voir ci dessous les photos d'archive de l'INA  à l'arrivée )

   

Avant de tomber malade, il courait, pédalait, skiait, nageait et pratiquait encore toutes les activités montagnardes comme l’alpinisme.

Pour finir quelques photos souvenir de l’ascension du Mont-blanc et du Mont-rose en tant que guide avec LAURE et moi-même.

Nous retiendrons de JEAN quelqu’un de passionné, calme, d’une très grande gentillesse et toujours en retrait alors qu’il était exceptionnel professionnellement, sportivement et humainement.

Au revoir JEAN !!

Erick Siméon

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et un beau récit de Boris Petroff avec qui il a couru quelques courses à l'étranger : Valoppet, Demino Marathon...

C'était un matin de juillet 2000, peut être dans les 8 heures. Il fait beau et on devine Vallot en-haut de la côte. Isabelle n'en peut plus. Chaque pas lui est torture. Elle s'arrête, repart, s'arrête, ne repart plus.
Jean sort de sa besace un je ne sais quoi qu'il lui glisse dans la bouche (je saurai plus tard que c'était du topten) et lui parle, de sa voix si particulière qui n'appartenait qu'à lui, perdue entre deux tonalités :
- Mange. Ça te fera du bien. On y arrivera. T'inquiète pas. C'est rude mais plus doux après. Tu vois Vallot, on y va tranquillement et après c'est gagné. Allez ma grande, on repart...
Isa est repartie. Elle a gagné Vallot. Puis le Mont Blanc.
C'était, aussi, cela Jean Gadiolet : le meilleur des guides de haute montagne, jamais agressif, toujours persuasif, compréhensif.

Une autre année, nous traversons les Dômes de Miage et découvrons un Gadiolet écolo, cultivé, curieux de tout... et parfois étourdi : pendant 3 jours sur ses recommandations nous cueillons des petits bouts de genépi : "vous verrez, ça fait une liqueur merveilleuse". Bon, on a tout jeté en arrivant à St Gervais, ce n'était que de la mauvaise herbe...

Quand je pense à Jean c'est curieusement le guide plus que le fondeur qui me vient à l'esprit.
Une autre année, il m'envoie un petit mot pour me féliciter de ma xieme Vasa et conclut .... en m'invitant à gravir avec lui le McKinley !!!! Rien que çà. Après réflexion j'ai sagement décliné : même encordé à un Gadiolet, ce n'était pas de mon niveau. Contrairement à Jeannot, moi j'ai des limites.
Par contre nous avions programmé l'Elbrouz qu'il connaissait si bien et qui domine mon pays, la Russie. C'était pour cet été...

La première fois que j'ai entendu parler de ce Jean Gadiolet, c'était un grand champion de ski nordique. Dans les années 80 je pense. Ce qui m'avait frappé, c'est  qu'il avait refusé d'intégrer l'équipe de France... parce qu'il ne voulait pas entrer dans les Douanes et du coup porter l'uniforme. Vrai  ou faux ? Qu'importe, cette réaction, ce type, avaient définitivement gagné mon estime.
C'est pourquoi je fus ravi de le trouver à moi encordé en 1991 lorsqu'il emmena ( avec ses collègues de Chamonix) 21 directeurs généraux de ville au sommet du Mont Blanc. Déjà...

Je n'évoquerai pas les talents de Jean en classique, je veux dire en ski nordique style classique : les lecteurs de ce site les connaissent mieux que moi.
Sauf à parler de cette édition de la Vasa (2006, je crois) où Michel Imbaud et Jean Gadiolet me firent l'amitié de m'accompagner. À Mora, (pas pendant la Vasa).
"L'année de mes deux champions" avais-je titré le compte rendu de cette année. 4 jours de rêve, inoubliables, avec deux skieurs de très haut niveau qui ne se prenaient surtout pas pour des vedettes. Un respect réciproque. Beaucoup de modestie et qui, du moins c'est ainsi que je le ressentis, qui prenaient très au sérieux ce petit parisien qui voulait être le premier français vétéran de la Vasa. J'étais sidéré par le sérieux de leur préparation, la sophistication de leur fartage. Jean s'intéressait à tout, cherchait à comprendre, ne parlant jamais de lui. Et pourtant des problèmes cardiaques ( résolus plus tard) l'empêchaient de tout donner en compétition et cela le tracassait.

Une autre année, je m'étais inscrit au pentathlon de Combloux...  et au stage préparatoire, qui je retrouve comme moniteur de ski de rando ? Notre ami Jean qui savait tout faire et surtout tout enseigner.

Quel bonheur ce fut pour moi de retrouver Jean, et sa femme Catherine, aux Frimas de Quarré , chez l'ami Dominique Thiery. Oh je ne parlerai pas de la course en VTT où il me prit une heure d'avance mais de cette Leffe dégustée en refaisant le monde, les yeux perdus dans la Cure dont les flots cavalent devant la terrasse du Dominique...

Jean, Jeannot,  jusqu'au bout nous étions persuadés que cette compétition, comme toutes celles que tu commençais, tu la gagnerais haut la main. Et ce printemps c'était bon, tout bon.
Mais le ressort s'est cassé.

Alors Jean, mon Jean, je te jure qu'au jour de ma Vasa 2022, l'année du centième anniversaire, comme nous l'avions prévu, tu en seras. J'emporterai, dans mon cœur et au fond de ma banane un petit quelque chose de toi. Oui, nous la ferons ensemble cette Vasa des 100 ans, en immortels que nous sommes.

Boris


Défartage à l'arrivée dela Demino marathon en classic

 


Avec JP Lacroix, toujours à l'arrivée de la Demino Marathon

 

   

 


Toujours sur les podiums l'ami Jean, même en vétéran !

 

 

 

Il s'est battu avec énergie contre la maladie qui vient de le terrasser. Courageux jusqu'au bout, il nous laisse un bel héritage plein d'humanité et de bienveillance. Il va nous manquer.  

Adieu l'ami...

 

 

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