Il
est le phare que les navigateurs
aperçoivent de loin,
incontournable. Il éclaire en
quelques mots, secs et précis,
son auditoire. Pragmatique, il
laisse peu de place à
l'incertitude. Point trop
parler, mais bien agir !
Mathématique mon cher Watson !
Pour toutes les générations il
est, soit le multiple champion
de France, soit le concepteur
génial qui a redonné vie au
nordique chez Rossignol.
Dans tous les cas, il représente
ce skieur volontaire, teigneux
qui a l'image de Bernard
Hinault, allait au bout de
l'effort.
Son palmarès est une
contradiction. Longtemps
catalogué comme le meilleur
Français, tous ses titres en
attestent, il n'a pas réussi à
s'élever au niveau
international. En tous les cas,
pas au niveau où ses qualités
auraient pu, ou du, le porter.
Sans nul doute que les
structures fédérales de l'époque
ne l'y on pas aidé. Car la
France d'alors souffrait d'un
manque de professionnalisme
évident.
Mais Dominique Locatelli ne se
placera jamais en victime. Il
assume. Il assume cette période
charnière en équilibre sur un
classique démodé, le pensait-on
alors, qui était grignoté à
chaque sorties par l'émergence
du skäting. On disait alors que
le ski de fond allait perdre de
son intérêt et de son élégance.
Dominique a longtemps été
catalogué au rang d'espoir,
peut-être écrasé par la stature
médiatique de Jean Paul Pierrat
?
N'est pas Locatelli qui veut !
Des qualités physique hors norme
et une aptitude à se dépasser
auraient pu l'amener très haut
dans la hiérarchie mondiale.
Mais déjà les Equipes avaient
mis en place nombre d'éléments,
dont ne soupçonnaient même pas
les jeunes Français (Jaussaud et
Fine qui allaient l'accompagner
souvent).
Ayant un peu tardé à prendre le
wagon du skäting, toujours
impérial en classique, Dominique
Locatelli a été contraint
d'abréger sa carrière avec le
sentiment de n'avoir pas pu
aller au bout.
Mais au bout de quoi ?
Aujourd'hui il continue à
promouvoir ce sport merveilleux
qui allie effort et nature. Il
se met au service de tous, dans
le cadre de la Foulée Blanche.
Il partage avec tous les
amoureux de la glisse sa passion
pour un art de vivre qui permet
aux pratiquants d'échapper
momentanément aux contingences
sociales.
Il a
aussi été un des éléments
moteurs de l'organisation des
championnats du monde masters
nordique d'Autrans 2009, les 1er
organisés en France !
Gilles Grindler
Un palmarès impressionnant :
- Jeux Olympiques de Lake Placid
en 1980 il est 45ème en
individuel
- Jeux Olympiques de Sarajevo en
1984 il est 18ème du 30km, 28ème
de la Longue Distance et 31ème
en individuel
- Jeux Olympiques de Calgary en
1988, il est 37ème de la Longue
Distance et 50ème du 30km
- Au Championnats du monde à
Seefeld en 1985, il est 17ème de
la Longue Distance
- Il sera 13 fois champion de
France