La qualité première d'un sportif
ce n'est pas la taille de son
palmarès mais bel et bien
l'épaisseur du personnage. De
nombreux champions olympiques
avaient une personnalité aussi
fine que du papier à cigarettes
et sont tombés dans l'oubli.
D'autres, au contraire, moins
présent sur le devant de la
scène, ont apporté au sport
toutes ses lettres de noblesse,
par la qualité de leur
personnalité. Olivier en fait parti.
Olivier est né le 5 juillet
1966. Ensuite ce ne fut plus
qu'une longue histoire d'amour
entre lui et la nature. La
course à pied et le ski de fond,
ont été les clés du bonheur.
Poussin, déjà il dominait sa
catégorie. Ensuite il n'a fait
que confirmer.
Mais discrétion et modestie ne
font pas toujours bon ménage
avec le sport de haut niveau.
Olivier l'a appris à ses dépend.
Jugé trop jeune, puis trop vieux
avant d'être trop petit, il a
malheureusement été
arbitrairement évincé de
nombreuses sélections.
Ses meilleurs souvenirs ce ne
sont les résultats, au demeurant
fort brillant, qu'il les doit,
mais aux rencontres. Pourtant il
n'a pas oublié le Grand Prix
Juniors de La Feclaz/le Revard,
coupe OPA de 83 qu'il avait
gagné de façon magistrale. C'est
aussi le Championnat du Monde
junior 2ème année à Taech, en
Suisse, où il termine 9ème et
Patrick Rémy 8ème. Il se
souvient surtout de la
préparation méthodique, sinon
scientifique, de Dominique
Grava. Tous avaient reconnu le
parcours et l'avait reproduit
aux Saisies, à l'identique. Le
haut niveau ne s'improvise pas!
Au championnat de France 85, le
club d'Autrans, gagne le relais
des Frances avec Olivier/
Bernard Bonthoux/ Dominique
Locatelli/Rémy Saillet. Un titre
avec tous les petits jeunes de
la station, un exploit
extraordinaire et un souvenir
ineffaçable ! En 1989, il
termine 23ème de la coupe du
monde des 15km classique de
Läthi, malgré un bris de bâton,
qui lui a couté une magnifique
performance.
Olivier n'a jamais pu oublié sa
non sélection au JO de Calgary
en 1988. Une injustice qui se
répétera 4 ans plus tard à
Albertville, alors qu'il venait
de rejoindre l'armée dans
l'Equipe Haut Niveau du 93ème
RAM basé à Varces. Avec Philippe
Poirot, ils rejoindront la
cohorte des sportifs sacrifiés
sur l'hôtel des finances et des
magouilles.
Il se lancera alors sur les
longes distances avec l'Equipe
Rossignol, avec Stéphane
Passeron et Olaf Candau. A la
clé de très nombreuses
victoires, dont le 1erGrand Prix
Longues Distances. Il finira par
une magnifique 51ème place à la
Vasaloppet.
Parallèlement il reprend la
compétition en course à pied.
Une discipline qu'il n'avait
jamais quitté. Inutile de
préciser qu'il devient
rapidement l'un des meilleurs
français et se rapproche des
meilleurs mondiaux, surtout en
course en montagne. Aux Frances
il est 12ème en 2001 et 11ème en
2003. Il devient performant au
Duathlon, puis Il gagne le Trail
des Templiers. Une victoire au
goût amère car elle sonnera
aussi l'heure des blessures.
Olivier, discret et modeste a
toujours su relativiser. Il a
toujours su placé le sport et la
performance dans la hiérarchie
des valeurs. D'ailleurs il est
impossible de connaître son
palmarès. Il en a oublié la
moitié !
Aujourd'hui il gère, avec sa
femme Cécile, elle aussi
sportive de haut niveau, un
magnifique gîte à Autrans.
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Gilles Grindler
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Olivier Bulle et sa femme
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