Article écrit par Boris Petroff le
27 mars 2013
Comme la Vasa, la Marcialonga et
tant d’autres courses , les organisateurs ont donc eu
la bonne idée de doubler
leur Birkebeiner par
une copie conforme la veille.
Comme
s’il a avait fallu s’y reprendre
à deux fois pour sauver le jeune
Hakon, futur Roi de Norvège,
que l’on voit dans l’imagerie de
la Birkebeiner,
tout jeune enfant, enfoui dans
les bras d’un farouche guerrier
glissant sur les hauts plateaux
hostiles. Il s’agit d’un tableau de Knud
Bergslien qui date de1869 : une
copie trône dans mon bureau
depuis ma première Birkebeiner (1985) !
Remis au gout du jour, c’est
toujours ce tableau qui
symbolise la Birken :
La Birkebeiner est
une course à nulle autre
pareille.
A défaut du jeune Hakon, on y
traine un sac à dos (ramené avec
le temps au poids symbolique de 3.5
kg).
Vérification du poids de son
sac …
La course traverse des zones
sauvages qui peuvent être
suivant la météo le paradis
comme l’enfer des fondeurs.
Si sauvages que la route qui
mène de Lillehammer
(terme de la
course) à Rena (son départ) ne
s’y risque pas et fait un grand
détour par Hammer et est ainsi
deux fois plus longue que la
course elle-même.
Le départ s’échelonne sur trois
heures et priorité est donnée
aux vétérans : les femmes de plus de 65
ans et les hommes de plus de 70
ans. Et il y en a ! Cette année
le plus âgé était de la
classe 90-95 ans. Et le plus
rapide des
nonagénaires,
Oysten NILSEN, boucle ses 54 km
en 4h27… c’est-à-dire une grosse
demi-heure de MOINS
que moi ! Les femmes ne sont
pas de reste :
dans la classe des + de 75
ans, Solveig NYBORG termine en
5h14 et pour gagner dans la
catégorie des jeunettes de plus de 70
ans, il fallait finir en moins de 5
heures (Marie-Louise SVEVAD, 4h
53 dut batailler ferme avec
Marit TUNAAL, 4h55 pour
l’emporter….).
L’ambiance sur les bords de la
piste est enthousiaste : par
moins 20°, il faut un génie de bâtisseur
et une grande expérience (plus
beaucoup de boissons
fermentées…) pour pouvoir
applaudir des heures
durant la horde sauvage qui
relie Rena à Lillehammer sans se
transformer en statue de glace.
L’organisation est parfaite, à
deux détails près : aucun abri
sur le stade de départ
(où les bus peuvent vous laisser
trois bonnes heures avant votre
départ), juste vos yeux pour
pleurer et les copains pour
patienter.
Trois
heures d’attente pour les plus
lents….
Et un cout excessif. Tout se
paie et cher en Norvège ! Depuis
l’autoroute en quittant
l’aéroport jusqu’au bus (plus de 40
€ les 120 km) en passant par le
droit de poser
son duvet dans un gymnase
militaire et même … des
ravitaillements
en super boisson énergétique qui
ne sont ouverts qu’aux coureurs
qui ont payé pour cela ! Quant à
l’inscription, il faut tout de même
débourser 180 €… Seuls le
parking des skis et
la médaille sont gratuits. Cette
année… Pourtant la course ne
semble pas manquer de sponsors
privés.
45 € pour y poser son
duvet…..
Mais quand on aime, on
ne compte pas.
Et on ne peut qu’aimer cette
course. Malgré ses côtes :
personnellement j’ai
l’impression qu’elle monte du 1er au
38ème km,
puis 8 km de plat
et 8 km d’une descente rendue
impitoyable par les milliers de skieurs
qui m’ont précédé.
Et par-dessous
tout : un paysage exceptionnel rude
sur les hauts plateaux dénudés
(pas le moindre arbuste pour
gâcher l’horizon, rien que le
grand blanc), tendre quand la
course serpente en forêt et
bigarré vers Sjujsen, seul
village approché durant ces 54
km.
Cette année, la Birkebeiner 2013
a offert deux facettes très
diverses : froid mais avec un
grand soleil le vendredi ; un
temps à s’arrêter photographier
Couvert, plus doux, mais
insupportablement venté sur le
plateau le samedi, pour la vraie Birkebeiner.
Météo qui n’a pas troublé les
vainqueurs : regardant la vidéo
sur Swix classic j’ai découvert
avec effroi, que même sur cette
course aux montées incessantes
et raides, le premier n’avait
pas farté confiant en son style
inimitable en double poussée !
Une horreur.
Parmi les Français présents
cette année sur la Birken, un
jurassien que les habitués de la
WL devraient bien connaitre
puisqu’il joue un rôle majeur
dans l’organisation technique de la
Transjurassienne : Christian
Burri. Sa discrétion n’a d’égal
que son courage : cela faisait
bien une vingtaine d’années
qu’il n’avait plus chaussé ses skis en
course. Cadeau un peu empoisonné
que lui ont fait ses copains de la
Transju ! Bravo Christian : tes
6h12 méritent respect.
Respect aussi pour notre Hannes
Larsson, qui a doublé les
épreuves malgré un grave
dysfonctionnement de son
système cardiaque (ça va mieux
maintenant) qui l’handicapa
fortement : 6h48 le vendredi et
9h37 le samedi lui qui toujours
tourne en moins de 6
heures à la Birken.
Les trois autres fondus de la
WL ont été réguliers : 4h40 puis
4h38 pour Robert Palliser, 6h57
puis 6h48 pour Minoru Matsuyama
(qui attendit Hannes) et
moi-même, Boris Petroff, 5h03
puis 5h05, qui fis, ce week end
coup double puisque ces deux
tampons de la
Birken me permirent de finir
mes 9ème et
10ème passeport.
Autres résultats :
Christian Viry : 4h01, Cédric
Schramm : 3h47, Alexeï Gumeniuk
: 4h12 …
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