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Marathon de Kazan.... dans la "3eme ville de Russie"

Accueil > Récits exotiques

 

Article écrit par Boris Petroff le 4 avril 2018

 

Kazan… « 3éme ville de Russie »

Kazan, capitale des Tatares, pardon de la République de Tatarstan, est située à 800 km à l’est de Moscou sur la route de la soie et du transsibérien.

Kazan qui revendique, pour des raisons essentiellement commerciales l’appellation (déposée, s’il vous plait) de 3ème ville de Russie (après Moscou et St Petersburg) fut la 10ème étape de notre périple de la Russialoppet commencé il y a … une quinzaine d’années.

Nous étions une douzaine de français à débarquer en ce mois de mars à Kazan pour courir « Le Marathon de Kazan », épreuve originale de 50 km en style libre à travers les collines qui dominent la Volga.

La Volga que nous avions déjà bordée le week end précédent à Rybinsk pour courir la Dëmino, l’épreuve russe de la Worldloppet (géniale, par ailleurs).

 

Kazan : quel accueil ! Du russe à la mode tatare… à la puissance cent !

 

Première surprise…le samedi veille de course, tandis que nous venions prendre nos dossards, nous apprenons que, pour fêter le 8 mars journée sacro-sainte en Russie de défense des droits des femmes, était organisé un sprint réservé aux femmes avec obligation d’y participer en robe (ou jupe).

 

Très gentiment les organisateurs offrent à nos trois féminines des jupes en tulle (rose et bleu) du plus bel effet. Une boucle de 800 mètres devant un public chaleureux.

 

 Les trois premières sont récompensées, les plus jeunes (dans les 4 ou 5 ans) se voient offrir des fleurs et les trois plus élégantes (sur acclamation du public) sont également mises à l’honneur.

 


les 3 françaises avec leur tulle forunit par l'organisateur (Isabelle Petroff, Ginette Henriet et Madame Peschot)

Seconde surprise … le parcours que nous découvrons ce samedi. 5 boucles de 10 km. Ou plus exactement 5 fois un 8 qui repasse tous les 5 km sur la ligne d’arrivée. Vous me suivez ?

Le premier 5 km est assez tranquille, serpentant dans une superbe forêt de pins et bouleaux. Malgré le thermomètre à moins 16° la glisse est correcte dans les traces de classique et je me prends à rêver de belles poussées simultanées le lendemain. La seconde partie de la boucle (5 km également) est d’un tout autre acabit : on escalade (et redescend) 8 fois une petite colline de rien… qui devient une vraie difficulté au fil des tours. Une piste remarquablement bien tracée avec des descentes qui se terminent toutes par un léger plat avant le demi-tour et des côtes aussi courtes que sévères. Au final un parcours très technique et très varié. Et avec une belle neige « fraiche » dans tous les sens du terme.

Troisième surprise …ils sont sacrément costauds ces russkoffs ! Le dimanche (après un départ à 11h00, horaire béni qui laisse tout le temps d’arriver sans se lever à point d’heure) nous voici sur la ligne de départ. En seconde ligne s’il vous plait. Nous sommes un peu plus de 400 sur le 50 km (et près de 250 sur le 30 km). Durant la première boucle (de 5+5 km) je me fais doubler, que dis-je déposer par des centaines et des centaines de skieurs, au style impeccable et d’une force, d’une agilité ! C’est beau pour la vue… dur pour le moral. Jusqu’aux premiers qui pousseront le luxe jusqu’à me doubler 2 fois ! Et pourtant je ne me suis pas mal débrouillé sur cette étape de la Russialoppet : à 20 mn de Jean-Pierre Henriet et 10 de Régis Peschot. Normal quoi… 3h45 sur une neige peu glissante car très froide. Au demeurant exactement le temps mis la semaine précédente sur les 50 km de Rybinsk par une neige tout aussi froide et donc rétive. Surtout pour moi qui ignore Cera, HF et autres paraffines de luxe

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Dernière surprise … notre accueil. Nous sommes très probablement les premiers occidentaux à skier sur ce parcours (la course pourtant existe depuis les années 60) et serons fêtés en conséquence. Le Président de la Fédération Tatare de ski nordique et quelques autres sympathiques huiles (les Tatares sont musulmans, râblés et un peu asiatiques, à l’image de Gengis Khan si vous voyez ce que je veux dire) nous reçoivent avec tous les honneurs. Cadeaux sympathiques (couvre chef tatare, vodka, tchac-tchac qui est la spécialité culinaire de Kazan, saucisson, cartes postales etc.) pour chacun d’entre nous. Interview pour la radio locale (euh grâce à mon russe certes  hésitant mais qui suffit bien pour l’occasion), photos… Nous promettons de revenir et surtout de faire la promotion de leur belle épreuve au retour en France.

 

Pour Isabelle et moi, c’était la dixième épreuve de notre Russialoppet : nous voici Master de ce circuit. Après une course à St Petersburg(Toksovo), une à Moscou (MVTU), une à Voronej, une en Sibérie occidentale : Ougra à Khanty-Mansiisk, une sur le lac Baïkal, une à Dubna (Nikolov Perevoz étrange 50 km entièrement tracé sur deux rivières gelées), une à Krasnogorsk, une à Mourmansk (la « fête du nord », la Dëmino à Rybinsk et celle-ci à Kazan.

Le circuit de la Russialoppet comprend (à ce jour) 28 épreuves réparties sur 7 régions. Il faut en terminer 10 dans au moins 5 régions différentes pour gagner les galons de master. Un peu à l’image de la Worldloppet. Si vous êtes intéressés par ce circuit, n’hésitez pas à me contacter. Nous ne sommes cependant pas les premiers français Master de la Russialoppet : Jean-Christophe Joablancq a profité de son exil professionnel à Moscou pour nous précéder !

 

Quant à Kazan … à défaut d’être réellement la « 3ème ville de Russie » (c’est probablement Nijni-Novgorod), elle vaut bien quelques jours de tourisme.

Ville étrange : un Kremlin magnifique avec des palais, une mosquée et une cathédrale orthodoxes qui méritent assurément le déplacement.

Des mosquées nous en trouverons dans tous les quartiers (je le répète c’est une république musulmane mais au communautarisme discret. Pas de femmes voilées, toutes avec foulard… même les orthodoxes (1/3 de la population)… vues les températures du moment !

Une ville millénaire (fondée en 1006) russifiée sous Ivan IV (dit le Terrible), plutôt riche grâce à ses ressources pétrolières et ses industries aéronautiques. Refaite à neuf pour le millénaire. Tout est clinquant : un peu trop à mon gout. Une belle rue piétonne, charmant piège à touristes. Quelques musées et de forts sympathiques restaurants… que la faible valeur du rouble rend parfaitement accessible à toutes les bourses françaises.

Pour l’anecdote, chez Leroy-Merlin de Kazan, je me suis offert de belles bottines en feutre … pour 8 € TTC !

 

Des monastères magnifiques (notamment dans une île proche, sur la Volga majestueuse).

Nous avions choisi d’arriver à Kazan en train de nuit (depuis Moscou) : une belle façon de pénétrer tranquillement un autre univers et en sommes repartis en avion (1 heure de vol pour Moscou).

 

Je dirai, en guise de conclusion, que décidément, pour moi, le ski de fond est prétexte à découverte, à voyage, à échanges : ce séjour à Kazan l’a parfaitement illustré.

 

Boris Petroff

 

 

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