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La Rajalta Rajalle Hiihto, littéralement « ski de fond de frontière à frontière » (en abrégé RRH) est une très belle épreuve finlandaise de longue distance 440 km, proche du cercle polaire, disputée en technique classique sur 7 jours entre la frontière russe et la frontière suédoise, sans dossard ni chrono.

 

Elle reste particulièrement exigeante d’un point de vue physique, essentiellement en termes d’endurance et de récupération.

 

Les paysages traversés sont variés : forêts plus ou moins clairsemées de pins, d’épicéas et/ou de bouleaux, plaines dégagées et ventées, champs recouverts de neige, la plupart du temps en pleine nature, et une fois dans un des parcs nationaux du pays. La piste parcourt des chemins déserts pendant des kilomètres et des kilomètres, mais peut parfois suivre des balisages de motoneiges, sous des pylônes électriques, ce qui est certes moins bucolique. Le relief est très peu accidenté sur les dernières étapes où nous skions au niveau de la mer, sans toutefois l’apercevoir. 

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Les moyens de traverser ces magnifiques paysages alternent entre de petits « sentiers de ski », des chemins tracés pour l’occasion ou des pistes entretenues régulièrement. Les sentiers de ski de fond sont tracés uniquement au scooter, et sont équivalents à nos sentiers de randonnée en montagne, mais spécialement préparés pour le ski. Les anglophones les appellent des « single tracks », ce qui ne correspond pas forcément à la réalité. Les Suédois les appellent « lang spår », ce qui ne correspond pas non plus au principe. Les pistes plus larges de types chemins sont tracées pour l’occasion, toujours avec un scooter, et les pistes entretenues font parties des domaines de ski de fond des petites villes rencontrées au fil des étapes. Les sentiers de ski sont évidemment les plus agréables et les plus dépaysants, et peuvent être magnifiques, voire carrément « magiques ».

 

Avec des alternances de soleil, de temps couvert et de quelques flocons de neige, et si l’on excepte le vent parfois bien présent, le temps était plutôt clément, avec des températures comprises entre -12° et 0°. Le fartage était donc particulièrement simple, mais il faut bien faire attention à mettre systématiquement des farts plus chauds avec des marques non finlandaises, la neige étant très sèche, vieille et non transformée, ce qui n’existe pas chez nous. La température sur le dernier jour était un peu surprenante : un vent de sud aurait dû nous faire farter au tube, mais comme les tubes étaient au fond du sac, qui lui-même était au fond de la soute du bus qui transportait les bagages, nous avons essayé de partir à la poussette, en refartant régulièrement, ce qui, évidemment n’était pas la panacée.

En termes d’organisation, c’était assez simple au final. Le rendez-vous est donné à Oivanki, proche de Kuusamo, et donc de la frontière russe. Les explications concernant l’épreuve sont données par la responsable de la RRH, Anitta Jaakola, puis par les responsables guides, chaque jour. Elles sont claires pour qui parle un anglais basique (ou le finnois, bien sûr !). Chaque jour, nous avions trois types d’affaires à transporter : celles que l’on porte sur soi, celles que l’on pourrait utiliser pendant la journée (et qui doivent être sur les sièges dans l’un des deux bus), et celles qui ne seront pas utilisées pendant la journée (qui sont dans les soutes des bus, et que l’on ne retrouve qu’à l’étape, pour la soirée et la nuit).

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Une ou deux fois par étape, un des bus se situe à un ravitaillement, et il y a la possibilité de changer d’affaires, ou de rentrer en bus pour terminer la journée. Ceci sécurise beaucoup, notamment ceux qui sont un peu limite en termes d’endurance, et surtout de vitesse de déplacement : à 17 heures, il ne doit plus y avoir personne sur la piste, pour des raisons évidentes de sécurité. Comme les étapes sont en moyenne de 60 km, avec une quatrième à 87 km, il ne faut quand même pas trop traîner et bon nombre de personnes adaptent leur journée, soit en partant plus tôt qu’il n’est prévu (ce qui n’est pas du tout conseillé, le balisage n’étant pas toujours préparé avant le départ officiel), soit en  écourtant les étapes en prenant le bus.

Il y a deux « guides » : une guide bus, qui organise les transports et égaye les ravitos de sa bonne humeur et de paroles encourageantes, et un guide ski, qui assure la fonction ô combien importante de serre-file, et de conseils de fartage !

Le ravitaillement le long du parcours, presque toujours en pleine nature et sans fréquentation humaine, est assuré par des personnes sympathiques, qui sont ravies de voir arriver de temps en temps des skieurs dans des endroits improbables. La base des ravitos partout en Finlande reste le « mehu » (sirop de fruits chaud), les raisins secs et les gros cornichons aigres-doux (essentiels contre les crampes). Il faut avouer qu’au bout de quelques jours, même avec beaucoup de bonne volonté, on peut arriver à saturation… Heureusement, quelques ravitaillements différents proposent de la soupe finlandaise (la version saumon-pomme de terre est un véritable régal), des saucisses grillées, des petits sandwichs, du thé, du café, des crêpes à la confiture de fraise, de la brioche, du chocolat, des bananes, des biscuits… et même de la viande d’élan !

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Les hébergements sont confortables, même dans ceux qui sont un peu sommaires. Il est cependant dommage d’être obligé d’amener un sac de couchage, qui ne servira qu’une seule fois, alors que venir avec un drap-sac et disposer de couvertures serait nettement mieux en termes de poids et volume du sac, notamment pour le transport aérien.

 

La restauration le soir est un peu étonnante. Le « diner » est servi en self entre 16 h et 19 h, avec force pommes de terre sous toutes les formes, y compris une version étonnante : une sorte de « tartiflette finlandaise » avec un mélange de pommes de terre, d’oignons, de fromage et de poisson salé… C’est très, très particulier. Après l’information quotidienne, il y a un « souper » sous forme de snack froid, de 20 h à 22 h avec tout ce qu’il faut pour préparer des sandwichs en cas de petit creux nocturne ! Mais avec ce qui a été ingurgité au diner, l’impasse sur le souper est la plupart du temps de rigueur !

 

Une seule étape, la dernière, a dû être écourtée d’une quinzaine de kilomètres, avec des transferts en bus, en raison des deux rivières Kemijoki et Torniojoki qui n’étaient pas suffisamment gelées pour permettre de faire passer une centaine de participants en toute sécurité. A l’issue de cette dernière étape, l’arrivée est joyeuse, avec quelques Finlandaises expansives (une rareté !), qui chantent à chaque arrivée d’un concurrent.

 

Lors de la dernière soirée, a lieu une « cérémonie de clôture », au cours de laquelle chaque nation doit présenter un petit quelque chose. Nous avions choisi de chanter « le Gorille » de Brassens. Cela a eu son petit succès, auprès des Suisses francophones évidemment, mais également des membres des autres nations, dont certains ont même chanté le refrain.

 

 

Les conseils que nous pourrions donner pour une participation réussie à la RRH :

 

  • Etre préparé physiquement de façon très sérieuse : 440 km en classique ne sont pas du tout à prendre à la légère,

  • Venir à plusieurs et s’organiser pour skier ensemble, à un rythme d’endurance régulier : 440 km en étant seul, peuvent être vraiment très longs,

  • Prendre du temps chaque fin de journée pour la récupération musculaire,

  • Venir avec des étaux pour paraffiner : les salles de fartage sont très sommaires, et hormis au départ à Oivanki, il n’y a pas de formes à ski,

  • Venir avec des sèche-chaussures : peu d’hébergements sont équipés de séchoirs, et partir pour 60 km avec des chaussures déjà mouillées réduit considérablement le plaisir de skier de ceux qui ne se sont pas muni de ce précieux matériel,

  • Ne pas arriver trop tard la veille à Oivanki pour profiter pleinement de la première étape, ou arriver l’avant-veille à Oivanki, ce qui permet de préparer sereinement ses skis, et de se faire plaisir sur les pistes bien entretenues du site,

 

Enfin, pour le retour en avion, il faut prendre un temps de correspondance à Helsinki raisonnable, et préférer l’aéroport d’Oulu à celui de Kemi pour rentrer sur la capitale. Un peu de neige sur les pistes d’avion n’annulera jamais les vols, mais peut les retarder surtout à Kemi, où il n’y a que deux vols par jour.

 

Au final,

une magnifique épreuve, exigeante et de toute beauté, à faire au moins une fois dans sa vie de fondeur amoureux du classique.

Jacques Pipenbring

 
 

Pour plus d'info >>> contacter le RR-office:

Rajalta Rajalle –hiihto INFO
Ranuan Kunta c/o Anitta Jaakola
gsm: +358 (0) 400 176792
fax: + 358 (0) 354160
sähköposti: anitta.jaakola(a)ranua.fi

 

   
 

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