
Tendre Russie ….
Cet hiver,
avec quelques amis fidèles de mon
périple russe, nous avons découvert deux
nouvelles étapes :
- MVTU à Moscou
- et le Festival de ski de Carélie à
Petrozavodsk…
Deux très
beaux moments d’amitié, de sport et de
partage.
1ère course : MVTU (signification
ci dessous)
Ce sigle est
celui de l’Institut des Hautes Etudes
Technologiques de Moscou (Moskovskié
Vischéié Tecknitcheskoié Utchilichéié)
qui est à l’origine de cette course
depuis sa création en 1962. C’était ce
dimanche 17 février sa 57ème
édition. Au demeurant, c’est gratuit
pour les étudiants (de toute école ou
université) et avec un classement
spécifique.
Cette course
se déroule à Moscou, juste après le
périphérique (pour les Parisiens, c’est
un peu comme si nous étions dans le bois
de Vincennes). On y accède en métro et
bus : une grosse demi-heure du centre de
Moscou. A proximité du quartier neuf de
Novo-Iaciénévski, 270 000 habitants,
dont les HLM sont visibles de certains
passages de la course.
Course en
style classique sur 3 boucles de 16.7
km : chaque boucle dessine un incroyable
serpentin magnifiquement tracé dans un
quadrilatère de 3 km sur 4 ! A chaque
tour on croise ou longe des concurrents
mieux ou moins bien placés sans jamais
se gêner ni risquer de s’égarer. Peu de
relief : juste une bosse au 8ème
km et une autre (peut-être la même ?) au
12ème.
Sur l’aire
de départ/arrivée, des bâtiments en dur
avec vestiaires chauffés et gardés pour
déposer ses affaires. Le top.
Course très pro,
avec 3 lignes au départ, de belles
traces, des ravito copieux : du sérieux.
Un horaire
très russe : départ à 11h30, ce qui
évite de se lever à point d’heure et
permet à ceux qui n’habitent pas sur
place de sauver l’hébergement la veille.
Faut dire que les russes skient très
vite et que quasiment personne n’arrive
en plus de 4 heures pour 51 km …
Contrairement à ce que chacun pense par
chez nous, il ne fait pas plus froid à
Moscou… qu’à Chapelle des Bois. Cette
année une neige transformée par une
température assez constante de -3°.
Fartage en klister universel … pour ceux
qui fartent. Car là-bas comme ici, la
double poussée est reine.

4 Français au départ :
Régis Peschot, Patrice Turlan, Dominique
Thiery et moi…. Qui avons été reçus
comme des rois ! Le créateur de
l’épreuve, Georgi Smirnov (rien à voir
avec le champion des années 2000),
toujours bon pied bon œil, nous a remis,
à chacun de nous, à l’arrivée, le livre
qu’il a écrit sur les débuts du ski
nordique en Russie et l’histoire de
cette course. Dédicacé… en l’honneur de
Jean Paul Pierrat et de sa performance
aux mondiaux de Lahti en 1978 :
2h27’52’’ sur le 50 km ! Notre nom
imprimé sur le dossard (en caractères
latins) avec les N°2,3,4 et 5. S’il vous
plait….

Course assez
rapide cette année avec une neige plutôt
gelée.
240
participants sur le 50 km. Le premier
(Eugène Tsepkov) tourne en 2h16 (soit
près de 23 km/h de moyenne) et la
première femme (Anna Avérina) en 2h50.
Pour notre
part, nous terminons :
·
en 3h47 (151ème
et 1er des 70 ans et
plus) pour moi,
·
4h25 (193ème)
pour Régis,
·
5h04 (206ème)
pour Dominique
·
et 5h29 (210ème)
pour Patrice.
Régis et
Dominique avaient opté pour des peluches
qui ne se sont pas avérées très
glissantes et Patrice pour un fart …
incertain.

A l’arrivée,
bière, saucisses et gâteaux. Interview
(en anglais et russe) des 4 petits
français et fleurs pour Patrice !
… Que
demander de plus ?
Signalons
enfin que Moscou est redevenue la plus
belle ville de Russie, que l’ambiance y
est très semblable à celle de Paris,
Madrid ou Londres … et que pour nous la
vie y est très bon marché. Un restau de
luxe pour 25 €, une cantine très
acceptable pour 7 €.

Pour le
macho que je suis resté, les femmes sont
belles, le hareng inoubliable et la
vodka coule à flots …


2eme course :
Karelia Ski Fest
La Carélie
est une province (pardon une République
fédérée à la Russie) que se partagent
depuis toujours russes et finlandais. Le
carélien (qui n’est plus guère parlé que
le breton chez nous) est un langue
proche du finnois.
Sa capitale
est Petrozavodsk (300 000 habitants),
sur les bords du lac Onega (le deuxième
plus grand lac d’Europe après son voisin
le Ladoga). C’est à 450 km au nord est
de St Petersburg.
Après
quelques jours de tourisme à Moscou,
nous avons pris le train couchettes pour
St Petersburg (grand luxe avec petit
déjeuner, 4 lits par compartiment, et un
prix de …. 24 € pour les retraités) où
nous ont rejoints 7 autres petits
français.
De nouveau
quelques jours de tourisme : dans la
capitale impériale et de nouveau le
train (de jour) pour rejoindre
Petrozavodsk.
La ville,
bâtie par Pierre le Grand pour y
fabriquer ses canons pendant la guerre
contre la Suède qui permit à la Russie
de gagner l’accès au golf de Finlande,
n’a guère d’intérêt. Elle est construite
le long du lac Onega (gelé de novembre à
mai) qui est le paradis des pécheurs !
Nous avions réservé des chambres à
l’hôtel Frégate, aux bords du lac,
confortable et avec un très bon restau.
Prix de la nuitée avec un petit déjeuner
pantagruélique … 16 € par personne.
C’est dans
cet hôtel qu’étaient remis les dossards
de la course.
Accueil très
chaleureux du directeur de l’épreuve :
Alexéi Douriakin et de son adjointe,
Anastasia Nerovnaia, qui avaient annoncé
notre venue sur leur journal interne !
La course
(le samedi 23 février avec un départ à
…11 h) se déroule à une dizaine de km de
Petrozavodsk. Un bus nous y emmène
(gratuitement) le samedi matin. Sur
place, un stade de biathlon et des
vestiaires en dur.
2 boucles de
26 km tracées en forêt : parcours
magnifique, sauvage et relativement
plat. Style libre… mais sans la moindre
trace de classique. En 2020, il est
prévu de doubler l’épreuve : skate le
samedi et classique le dimanche.
Comme pour
MTVU des ravitaillements sympathiques et
des bénévoles adorables.
Nous étions
9 français inscrits : les 4 de MVTU plus
Ginette et Jean-Pierre Henriet, Isabelle
Petroff (26 km en … classique J),
Jean Yves Comby et Stefan Thiery.

La grippe
(russe !) eut hélas raison de Ginette
qui dut déclarer forfait.
Neige
agréable, douce, autour de zéro.
Le vainqueur
est Mikael Matrentsov en 2h15. La
première femme est Nadejda Skardino,
ancienne championne olympique
biélorusse, en 2h37.

Jean Pierre
Henriet boucle en 3h14 (279ème),
Jean-Yves Comby en 3h30 (279ème),
moi en 3h34 (286ème et 3ème
des 70 et plus), Régis en 4h03 (315ème),
Dominique et son fils Stefan en 4h33
(321ème)… juste derrière
Youri Issaiev qui finit en 4h31 à … 82
ans et juste devant Patrice, 323ème
en 4h41.
Isabelle qui
a couru ses 26 km en style classique
sans aucune trace de classique,
rappelons-le, termine en 3h20.

Boris et Isabelle
et jean yves Comby

Boris
talonne Régis en course...


Jean Pierre Henriet
Dominique et son fils Stephan
Et le
lendemain matin toute cette petite
troupe s’embarquait en hydroglisseur
(une sorte de grosse bouée poussée…à 80
km/h par un immense ventilateur) pour
l’île de Kiji, classée au patrimoine de
l’Unesco pour ses églises et maisons de
bois…. 3 jours de beaux souvenirs chez
Victor et sa famille où nous avons
dégusté (notamment) soupes et surtout
poissons (fumés ou non) péchés devant
nous…


Et navigué,
d’île en île, à skis avec un guide
francophone, Dmitri, ravi, pour une
fois, de snober scooters des neiges et
autres engins mécanisés.
Avec ces
deux courses, Régis Peschot devient le 3ème
français Master de la Russialoppet
(après Christophe Joanblanq et
moi-même) !
Boris Petroff
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