
Un marathon qui se
mérite !
Autant le préciser d'emblée, faire le
marathon du Svalbard ne s'improvise pas
!
Non pas à cause des ours polaires ou
de la latitude très élevée,
mais tout
simplement par le fait que les
hébergements sont très (très) rares.
Donc avant de s'inscrire, ou de réserver
un avion, il faut trouver de façon sûre
un hébergement, ceux-ci étant aspirés
pas les tour-opérators qui
organisent des croisières polaires :) et
avec une clientèle qui passe un bonne
semaine là-bas et qui consomme des
activités ++++... bref un peu l'opposé
du fondeur qui au final n'est pas "le
bon client". D'ailleurs avec Jean
Schwander, nous voulions déjà faire le
marathon du Svalbard en 2018 et nous
avons du
nous reporter sur l'Islande (voir
reportage ICI) justement par manque
d'hébergement... et encore cette année
en s'y prenant en septembre ce fut juste
!
En plus ce
qui est rare est cher, donc nous avions
une "cabine" à 2 mais avec commodités
communes avec les autres clients. Il
s'agissait d'un ancien baraquement de
mineurs qui avait été recyclé et un peu
modernisé, mais c'était au final bien
fonctionnel quoique spartiate
Une fois le
logement trouvé il faut prendre son vol
de la même façon bien à l'avance car
fort rush de skieurs pour le marathon
(voir les infos pour les compagnies
aériennes plus bas )
Ce n'est
qu'ensuite que vous pouvez vous inscrire
au marathon du Svalbard !.... mais sans
trop traîner car comme pour l'Islande
ils limitent à 1000 participants. (de
toute façon avec la faible capacité
hôtelière on voit mal comment ils
pourraient en absorber plus )
Cette
limitation est peut-être aussi due au
fait que des ours polaires rodent dans
la région et que le service de sécurité
est omniprésent sur la course (avec même
des fusils si jamais un quadrupède
affamé avait l'idée de se jeter sur un
skieur isolé ?)
Vous voyez
donc que le marathon du Svalbard se
mérite, et n'est pas sans risque !
Une zone de départ au milieu de nulle
part
Le départ se
fait à 1km environ de la sortie de la
ville et jusqu'à la veille il n'y
a quasi rien , à part une yourte en
peaux qui sert aussi à l'entreprise de
chiens de traîneau non loin
ce n'est que le matin de la course que
nous découvriront quelques oriflammes

pas de
tente pour les bagages, tout le monde pose ses
affaire dans la neige... et les retrouve
sans pb à l'arrivée : en Norvège il n'y
a pas de vols !...et tout le monde fait
comme ça

nos affaires à jean et à moi étalées sur
la neige... comme les autres !
ce qui est
étonnant c'est qu'il y a plusieurs
vagues pour lesquelles chacun s'inscrit
librement selon le temps envisagé, et
par mesure de sécurité les moins
rapides partent en premier, ce qui fait
que pendant toute la course on a remonté
des skieurs moins rapide. Cela n'était
pas trop gênant car en fait les skieurs
sont peu nombreux et très disciplinés.
En plus comme ça on n'est jamais isolé
et c'est motivant de doubler d'autres
skieurs. Voici quelquechose qui serait
inimaginable en France mais qui là-bas
passe sans pb !

ci-dessus, le départ de la vague des
plus faibles qui est partie en premier,
ça partait cool ! et ça m'a au moins
permis de faire un photo du départ

le départ est hyper plat et se fait
à zéro mètre d'altitude et on va grimper
dans la combe en face. Comme il y avait
eu un gros redoux (0°c au départ ) la
trace était graluleuse et gelée mais on
sentait bien poindre l'humidité de
l'océan sous les traces. D'ailleurs au
retour ce fut complètement transformé.
Cette neige quasi gelée était assez
rapide et ça filait mais contrairement à
la semaine d'avant ou les skieurs
étaient à la VR40, là il fallait passer
au klister


On voit bien
qu'on est à 0 mètre d'altitude, au
bout de la baie, d'ailleurs on va la
longer plus tard

en jaune le
profil du 42 km qui était un parfait AR
en raison du
redoux, et donc du risque d'avalanches
on n'a pas fait le parcours prévu
antérieurement qui devait contourner le
massif et donc on a eu droit à un AR
jusqu'à la cote 250 m d'altitude. Il y avait au
total 680m de déniv à mon GPS pour une
distance de pile 42 km (bravo pour la
précision !)
Un
parcours de toute beauté et très (très)
dépaysant
Après la
petit montée sélective qui menait au
5ème km on redescendait pour longer la
baie, et là ce fut enchanteur car on
skiait le long du rivage entre 1 et 15
mètres d'altitude max, et ça c'était
super mais assez déstablisant car à un
moment j'ai même entendu le clapotis des
vagues qui venaient mourir sur le rivage
!!!
Comme c'était une partie qui se faisait
en double poussée quasi exclusive sur
plus de 5 km, je dois avouer que j'ai
été un peu déconcentré par moments et
que j'ai pas mal regardé le payasage et
la mer
Puis vint le
gros morceau qui en 6-7 km nous
conduisait au point culminant mais sans
jamais être trop raide si bien qu'il y
avait encore beaucoup de "double
poling."
Il faut pour l'occasion féliciter Jean
Schwander qui m'accompagnait dans cette
aventure et qui pour la 1ere fois est
parti sans fart d'accroche sur un
marathon, et qui a donc
tout fait en poussée.... avec au final un
temps assez canon de 2h41 pour les 42 km
de classic: il finit 80ème !!!! la
France a été dignement représentée :)
ci-dessous,
Jean lors des tests de glisse, noter
qu'il porte un petit sac obligatoire (de
1.5kg mini ) par mesure de sécurité et
dans lequel il faut mettre qq
affaires pour se couvrir si besoin, de
l'eau et qq aliments énergétiques

Une fois le
point culminant atteint on fait 1/2 tour
et donc on croise les autres concurrents, c'est sympa et permet de mettre de
l'ambiance
comme la
montée n'était pas trop raide, la
descente n'est guère difficile...
c'était même magique car à un moment on
file tout droit vers la mer... mer qu'on
voit au bout de la piste, et une
nouvelle fois on se déconcentre un peu
car on se demande vraiment si c'est réel
?
Tout à la fin de la descente y a même un
virage serré à gauche et en dévers avec
un filet de tendu ...qui empêche
de tomber dans la mer !!
Je n'ai vu
personne se prendre dans le filet , mais
dans la journée ya bien dû en avoir un
qui a confondu ski de fond et ski
nautique?
on se demande vraiment
si on est bien sur une course de ski de
fond !
on relonge
alors le rivage sur 5 km, et après
une petit butte à remonter mais qui passe bien on plonge
vers l'arrivée par les mêmes traces
qu'au départ ... hélas avec une piste bien
plus molle car cela a décaillé...
Au final:
parcours assez facile et peu dangereux,
je n'ai d'ailleurs pas vu d'ours, toute
cette agitation a du les faire se cacher
? mais les gardes avec les fusils étaient bien présents (voir photo sur la
droite)
d'ailleurs
en ville on croise régulièrement des
habitants avec un fusil (y compris des
enfants !)
à l'arrivée,
le podium est très couleur locale avec
des ours sur les billots de bois à la
place des numéros (voir
photo ci dessous)

une belle
médaille nous attend


mais on ne
traîne pas trop car on se refroidit vite
au milieu de ce "nulle part"
==> On récupère nos affaires laissées dans
la neige, et un un car gratuit
nous ramène en centre-ville en faisant
le tour des hôtels ( comme le matin pour
aller sur le stade de départ )
: une
organisation vraiment bien huilée :)
en
savoir plus : ==>
sur le site de l'organisation
Ou
se trouve le Svalbard ? Comment y aller
?
Le chapelet
d'îles du Svalbard (ou Spitzberg)
appartient à la Norvège mais se situe
bien au nord du nord de la Norvège : on
est à à peine 1350 km du pole nord !
Tous les
avions atterrissent à Longyearbyen et le
vol met presque 3h depuis Oslo
2 compagnies
desservent le Svalbard à partir d'Oslo ,il
s'agit:
- de SAS
- et de Norvegian.
Préférer Norvegian qui est un peu moins cher,
autorise un
bagage de plus et n'oblige pas à la
déclaration préalable des housses à
ski.(nouvelle procédure chez eux ). Par
contre rien à boire ou à manger sauf à
payer, donc se restaurer à l'escale
avant de monter dans l'avion

l'ile est à
78° 15 de lattitude nord ça explique
l'ambiance hivernale pour une fin avril

Ou
loger à Longyearbyen ?
Vous l'aurez
compris dès mon introduction, il faut
prendre très tôt les rares hébergements
qui dont disponibles sur Booking (ou
ailleurs), et quasi sans avoir le choix
. Et il faut accepter de payer le prix
fort : 150 à 200€ la nuit pour un
confort assez sommaire est assez courant
là-bas...du coup nous avons pris l'avion
du soir de la course pour coucher à
l'aéroport d'Oslo ou nous avons eu un
hotel tout confort à n prix "plus
normal"
si vous avez
le choix, préferer un hotel situé près
du centre-ville car sinon les AR à pied
sont vite fatiguants puisque la rue
principale est toute en longueur et en
pente à la fin.
comme nous
n'avons pas eu le choix , nous nous
sommes retrouvé au
gjestehuset102 qui
fut un lieu très agréable même si assez
sommaire comme indiqué en introduction.
le personnel est très sympathique et les
lieux hyper-propres
(petite remarque : là-bas on se
déchausse en entrant dans les batiments,
y compris office de tourisme, sauf les
magasins) donc amener ses chaussons

la
gjestehuset102 se situe sur le
coin gauche en bas, donc un peu loin ,
par contre on passe devant l'école
(skole) et son gymnase ou on retire les
dossards, donc il faut bien monter un
peu au moins une fois !
et un petit
coup de coeur pour le restaurant qui est
en face de notre hébergement ( il est
couplé à un autre hotel, l'Old Minor
cabin) qui est assez cosi et où on
mange super bien:
on a en particulier apprécié les
papillottes de maquereau mariné aux
herbes

....ou le
burger de saumon aux concombres et
crème légère (ou je sais ça parait
bizarre, mais je recommande )
quant à la
bière locale (la Spiztbergen) on la
boit sans soif et avec délice !

même un
simple plat de pommes de terre est bien
présenté : voilà une super adresse et
qui mérite même de monter au bout de la
route si vous êtes logés en centre-ville
par contre
fuir comme la peste le snack avec tables
en bois à l'extérieur qui est situé
juste à coté de la statue du mineur dans
la rue principale : TOUT y est (hyper)
mauvais ! et la patronne peu aimable (et
je suis gentil )
les pizzas
du Raddisson sont aussi excellentes
(goûter par ex celle à la viande de renne) et
c'est pratique: un des départ de
cars pour aller à l'aéroport est situé juste devant
donc on reste au chaud jusqu'au dernier
moment en buvant une bonne Spitzbergen !
(astuce : en arrivant prendre un AR, vous
économiserez environ 25% sur le prix
total des 2 trajets )
La
météo localement
elle peut
changer très vite, nous avons eu la
chance d'avoir des conditions douces et
donc de ne pas avoir trop froid, mais la
semaine prochaine ils annoncent -13°c
... pour un début mai !
arrivé sous
la neige, le lendemain nous avons eu du
grand bleu , ce qui a permis de visiter
agréablement les environs et nous en
mettre plein les yeux : voici qq photos







le départ des moto-neige !





en montant
au gymnase pour prendre les dossards
art moderne
sur un mur du centre-ville


différents
logos du Svalbard marathon au fil du
temps







Au total
"Un
voyage très (très) dépaysant et qui
permet de faire un vrai marathon
en classique en fin de saison...
mais
qu'il faut bien préparer au niveau
logistique.
Budget conséquent à prévoir, mais on ne
vit qu'une seule fois !"
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